DHYANESHVARI

La Science de la Méditation et de la Spiritualité

CHAPITRE 1

Etre Hindou

 

Puisque ce livre est destiné principalement à nos frères et sœurs hindous, essayons de répondre brièvement à cette question qu’un ami nous a posée: Qui est un hindou?

Le mot Hindou est composé de deux mots:

De par cette définition, il est clair qu’un hindou est considéré comme étant une personne qui a la capacité de s’abstenir de toute forme inutile de brutalité, de méchanceté et de grossièreté. C’est tout simplement un individu intelligent, civilisé et doux.

       Mais, doit-on se le demander, qui est sans brutalité, sans méchanceté, et sans grossièreté?  Brutalité, méchanceté et grossièreté sont des instincts naturels chez l’homme immature, primitif et non civilisé. Ces impulsions, qui traînent et rôdent à la surface du mental, sont si facilement accessibles et ressemblent à des volcans susceptibles d’exploser  à n’importe quel instant, suite à une simple provocation.

            Selon les Shâstras, les écritures spirituelles, il n’y que celui qui a atteint un certain degré d’évolution de l’esprit, qui a pu développé les véritables qualités humaines et qui possède un caractère raffiné, poli, cultivé et civilisé qui peut être considéré comme un hindou, un ârya.  Un exemple typique d’un ârya, d’un hindou, est Shri Râmachandra, le héros principal du Shrimad Râmâyana. 

            Arya: un ârya est considéré comme celui qui est suffisamment éveillé et averti [boudha], qui reconnaît le Dharma, le sens et le code de la vie et qui marche sur le chemin de Dharma, la culture universelle ou catholique.  Celui qui vit en paix avec sa conscience [Islâm, salâm], qui est sans brutalité [vibhishana, ahimsa].  Ainsi, l’hindou est une personne hautement éveillée, évoluée et universelle. On peut donc trouver un hindou même parmi les chrétiens, les musulmans, les bouddhistes et les agnostiques. Il est de ce fait clair que personne ne naisse hindou même s’il porte un nom sanscrit.  On ne naît pas hindou mais on se transforme en un être humain uniquement en reconnaissant et pratiquant Dharma.  Les Védas nous instruisent: Satyam Vada Dharmam Chara: Dîtes toujours la vérité et marchez toujours sur le chemin de la droiture.

Dharma puise ses racines des profondeurs des Védas, les sciences et arts spirituels. Ahimsa nâsti parodharmah: il n’existe pas de religion supérieure à la pratique du rejet de la violence. C’est pour cette raison que le maître contemporain Satya Sai Baba a instauré Satya [la vérité], Dharma [la droiture, la bonne conduite], Shânti [la paix], Prema [l’amour] et Ahimsa [le rejet de la violence] comme les cinq piliers de sa mission d'une transformation globale de la conscience humaine.

Pour connaître et reconnaître Dharma, le code de la vie, il faut s’enquérir, rechercher, étudier, assimiler et pratiquer la vraie culture.  Il faut aussi reconnaître son ignorance et ses limitations et faire les efforts nécessaires afin de les surpasser.  Culture signifie Samskriti [la socialisation, l’édification]: le processus de raffinement, de polissement du caractère, comme dans le cas du charbon extrait du fond des mines pour en faire du diamant: fin, poli, brillant, de grande beauté et d’immense valeur.  Devenir hindou requiert donc une transformation radicale du caractère d’un état grossier à un état raffiné, pourvu d’une grande beauté et d’une sublime intelligence. C’est ainsi que la personnalité devient Satyam: réelle, authentique, Shivam: gracieuse, et Sundaram: belle, épanouie.

 

5 Pilliers de Hindou Dharma:

PARAMATMA: Foi en l’âme comme la cause suprême  et la base de toute l’existence.  La base suprême est considéré comme Etre Transcendantal, au-delà de toute la création et de l’esprit.  La base suprême est aussi vu comme Etre Immanent, présent dans la création comme la vie et présent dans le cœur de tous comme Atmâ.  Atmâ et Paramâtmâ sont identiques, existant au-delà du temps, de l’espace et de la causalité. Ayam âtmâ brahma: cette âme est l’Etre Suprême. La Foi n’est pas une simple croyance immature, aveugle et traditionnelle mais une Ferme Obéissance Intérieure envers l’être que nous sommes.

PRARTHANA: Se mettre en état de grâce et de réceptivité. La connexion et la communion avec Paramâtmâ à travers la conscience intérieure éveillée [l’esprit mature] en vue de recevoir la grâce [shivam] et connaître le bonheur [soukham] et la réussite dans la vie [siddhim].  Prârthana dégage chez l’humain la force morale et spirituelle. La méditation et le Yoga tombent sous cette catégorie. (On a dédié un chapitre sur le sujet de Prârthanâ, voir plus loin)

PRARABDHA: la transmission des  éléments du passé au présent. Ce qui permet à la loi de l’évolution ininterrompue d’opérer.  Selon la Bhagavad Gîtâ, le passé affecte et façonne le présent à travers le Sampada, l’héritage légué par la génération passée.  Prârabdha est lié à la loi de Karma: la loi de cause, conséquence et potentialité qui conditionne le destin de l’individu et de la race.  Prârabdha est également lié au devoir de transmettre l’héritage des parents aux enfants.  L’homme doit se servir du présent judicieusement en vue d’essayer d’effacer et de diluer les effets du passé qui pèsent sur lui et sur ceux qui lui sont chers.  Dharmo rakshati rakshtah: Dharma protège ceux qui le protègent.  Bien vivre et bien agir dans le présent protègent contre les brûlures des rayons ardents de Karma. Foi en Paramâtmâ et Prârthanâ consolident cette protection.

POUROUSHARTHA: Il y a quatre buts [pouroushârtha] principaux dans la vie de l’hindou.

Pouroushârtha signifie également l’effort que chaque individu doit faire à chaque instant afin de réaliser ces quatre buts de la vie.

PREMA: le fleurissement et l’épanouissement de la conscience par l’énergie de l’amour.  Aimer sans distinction.  Se sentir un et uni avec tout. Comprendre soi-même et les autres.  Partager avec les autres.  Avoir de la compassion pour ceux qui souffrent.  Donner et pardonner. Agir pour le bien être de tout le monde:-loka sangraha.  Prema est intimement liée au principe de l’unité de la vie.  Prema est en elle-même une forme de moksha, de libération, et celui qui répand l’amour devient comme Moukounda, le libérateur, l'avatâra.  Selon l’hindouisme, c’est uniquement à ceux qui sont utiles à la création et à son évolution qu’est octroyée la possibilité de se parfaire grâce à la loi de la réincarnation sélective.  Ainsi ceux qui pratiquent le Dharma, qui s’adonnent au Yoga et qui sont engagés au service des autres bénéficieraient de cette unique et rare opportunité.

 

Avec cette définition de l’hindou, il est clair que cette série sur « Mieux Connaître L’hindouisme » est plus particulièrement destinée à ceux qui aspirent à devenir un être humain sublime, capable d’être en parfaite union avec la réalité de l’être suprême en lui et en tous et aussi avec la nature.  Chez l’hindou, il y a le vrai catholique, le vrai musulman, le vrai bouddhiste car c’est un être humain universel, responsable et aimable. 

 

DHYANESHVARI-Chapitre2 8

 

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