LA MEDITATION: Exercices de préparation et létat de grâce.
Commençons avec lapproche yoguique, qui est en accord parfait avec les enseignements des Védas. Dans un chapitre précédent, nous avons déjà examiné Yamas (1) et Niyamas (2), les deux étapes préliminaires de Yoga. Essayons à présent de comprendre les six autres étapes successives de Yogâ:
3. Asana: Des exercices physiques qui procurent la santé, lharmonie et lépanouissement. Asana fait partie de hatha yoga : la pratique qui harmonise les énergies solaires et lunaires du corps. Dans le contexte de Yoga, âsana désigne principalement une bonne position assise en tenant le dos, la colonne vertébrale et la tête dans une posture droite mais sans quil ny ait aucune tension et aucun inconfort (soukha-âsana). On peut sasseoir soit sur une asana placée sur le sol soit sur une chaise. La posture assise peut aussi être remplacée par celle du cadavre (shava-âsana) en sallongeant sur le dos.
Méthode: Pour remettre la colonne vertébrale en bonne posture, on fait trois yoga mudrâs. Dans une position assise, avec les mains jointes en guise de salutation [namaskâra] au dessus de la tête, on fléchit la tête vers le sol devant soi. En se courbant en avant, on expire énergiquement et profondément tout en contractant le ventre vers lintérieur et en poussant les deux mains jointes loin devant la tête posée sur le sol.
Une bonne posture assise dans une immobilité presque parfaite constitue un élément essentiel dans la pratique du Yoga. Cette immobilité, qui est une forme pure de Tamas [inertie] est la base de tapas, leffort constant de couvaison qui conduit à la transmutation de la conscience. Pour avoir une bonne posture assise, il suffit de placer un coussin sous les fesses. De cette manière, il vous sera plus facile de garder le dos bien droit pendant plus longtemps. Il est essentiel de bien secouer et de faire circuler lénergie physique partout dans le corps avant dentamer létape dimmobilité afin de faciliter léquilibre des énergies et de tirer un maximum de bénéfices. Quelques tours de Sourya Namaskara sont amplement suffisants.
4. Prânâyâma: Harmoniser et diriger la respiration qui est le véhicule des forces vitales et psychiques [Rajas]. Prânâyâma est pratiquée afin de réveiller lénergie vitale, dallumer la flamme intérieure et dentrer en harmonie avec soi-même. Certaines personnes entament la pratique en exécutant rapidement et énergiquement des respirations successives. Ensuite, ils laissent la prânashakti ainsi générée se calmer naturellement à travers une relaxation totale. Il existe deux manières fort intéressantes dexécuter cela. (a) La première est Kapâlabhâti: inspirer normalement mais expulser le souffle rapidement et plus longuement à travers les narines et/ou la bouche. Après avoir fait cet exercice pendant quelques minutes, on arrête de respirer complètement et on se laisse envahir par le silence de la conscience intérieure. La respiration sarrête après une expiration. Cette expérience est comparable à la mort, car on a expiré son dernier souffle, et en réveillant de cette mort spirituelle on devient un dwija [qui a pris une deuxième naissance en esprit], un connaisseur des secrets des Védas. Kapâlabhâti signifie un esprit éclairé. (b) La seconde est appelée «le souffle orgasmique», où le méditant imite le souffle qui est généralement associé à lorgasme sexuel. Le résultat est identique à celui généré par Kapâlabhâti.
La façon la plus simple de pratiquer prânâyâma est de maintenir un bon rythme respiratoire avec une inspiration et une expiration lente, aisée, équilibrée et profonde. Comme si on pénètre au plus profond de son être afin de recevoir la grâce de la vie. Afin de veiller à ce que prânâyâma se fait au niveau du bas ventre, les aspirants pratiquent la méthode suivante:
Méthode: Ils placent une main sur le centre de la poitrine et lautre sur le nombril. Pendant la respiration lente et profonde, seulement la main sur le nombril doit bouger. Avec linspiration, le bas ventre se gonfle et pousse la main vers lextérieur et avec lexpiration le bas ventre se vide et aspire la main vers lintérieur. La main, qui est placé sur le centre de la poitrine, doit rester immobile.
Il faut savoir que âsana [prendre conscience du corps et
le prendre en charge] et prânâyâma [prendre
conscience du souffle vital et le prendre en charge] sont traditionnellement
considérées comme les premiers pas du pèlerinage
intérieur. Puisque la méditation est généralement
adoptée par les gens pieux et croyants, la prânâyâma
est, dans bien des cas, associée à un mantra. Une
personne athée ou agnostique, qui veut goûter au
bonheur de la méditation, nen a certainement pas
besoin. L’utilisation dun mantra nest
pas indispensable. Ici, on a choisi la Gâyatri
Mantra par ce quelle est considérée comme
la mère des mantras et elle cadre merveilleusement bien
avec lesprit de la méditation.
(a)Gâyatri Prânâyâma: Invocation de lEtre, de La Lumière de La Conscience Intérieure [Aum] afin de bien commencer le pèlerinage spirituel. [Optionelle]
Méthode: --Inspirer lentement et profondément en bien remplissant le bas ventre tout en chantant mentalement «Aum». Expirer de la même manière en chantant «Bhoûr bhouvah svah». Inspirez en chantant «Aum». Expirer: «Tat Savitour varenyam». Inspirer: «Bhargô». Expirer: «Devasya dhîmahi». Inspirer: «Dhiyo Yo nah». Expirer: «Prachodayât». Inspirer: «Aum». Expirer en silence-- Voilà en cinq respiration profonde une Gâyatrî Prânâyâma est accomplie. Notez bien quelle se termine par une expiration silencieuse.
La Gâyatrî prânâyâma peut être remplacée par de simples exercices de respirations profondes avec ou sans la répétition du Mantra «AUM» associée à lexpiration. A chacun son mantra ou sa méthode de prânâyâma. Le mot «mantra» signifie «qui protège lesprit». De quoi? Des folles et incessantes activités [vrittis] du mental, bien sur! Il faut souligner que la pratique de Aumkâra est très répandue parmi les hindous. Cependant très peu de gens savent comment la pratiquer. Il faut avant tout prendre une inspiration très profonde comme si on pénètre au plus profond de soi-même pour communier avec lâme, Atmâ, Aum, et ensuite de cette profondeur on fait émerger Aum comme une vibration puissante et continue, une manifestation de lénergie âtmique. Cette pratique procure une paix et un silence profond au méditant; elle peut même provoquer une transe mystique chez certains. Aum est un mantra complet où il y a lalpha [a], le zénith [u], loméga [m] et le nadir [silence].
En associant un mantra comme Soham avec
l'activité respiratoire, le yogi contraint lactivité de la pensée
à ces deux mots et limite la dissipation de lénergie
mentale. Par ailleurs, par cet exercice, il arrive à
voir la naissance, le parcours et la dissolution de la pensée
en la forme du mantra. Ainsi, il aperçoit lespace
infini du silence qui existe avant, pendant et après une
pensée, et aussi entre deux pensées. Cet espace
infini du silence est celui de la méditation. Voir cet
espace pur et infini comme sa vraie forme est ce quon appelle
la vision spirituelle [adhyâtmâ darshanam].
(b)Jâlândhara Bandha: Pratiqué afin dintensifier et de purifier les énergies vitales et psychiques et de les orienter vers le haut (la tête ou lesprit). Cet exercice peut apparemment aider à revitaliser les centres psychiques (Chakras), la colonne vertébrale et lesprit. Elle procure aussi la purification (à partir des glandes de la gorge: Vishouddha chakra), la paix, la santé (par lélimination des toxiques) et la joie de vivre. Le yogi pratique ce bandha dans la position assise.
Méthode:
Inspirer lentement et profondément en bien remplissant les poumons. Ensuite il faut retenir
le souffle autant que possible en pressant le menton contre la
poitrine. Expirer lentement en soulevant la
tête dans sa position initiale. Ensuite retenir lexpiration aussi longtemps que possible
en contractant lestomac vers lintérieur.
Cela fait un bandha complet. Faire en au moins trois (3).
Jâlândhara bandha est généralement
associé à la pratique de Moûla bandha,
la contraction de lanus en retenant le souffle après
linspiration. Cet exercice [bandha] nest pas indispensable
[tout comme le précédent] mais pas mal de méditants
y ont recours pendant la phase initiale de préparation.
5. Pratyâhâra: Prendre conscience des sens et ensuite orienter lattention vers lespace de la conscience intérieure en laissant de côté les objets externes, les occupations et les préoccupations. Cela se fait en dirigeant lattention vers le siège de la conscience en usant de la Sankalpa Shakti or la force de la volonté mentale. On appelle cela le repentir (retour vers La Lumière de lEtre). Pratyâhâra signifie également prendre en charge lactivité des sens en se fixant sur linstant présent, sur la présence.
Méthode: Fermer les yeux et mentalement localisez la porte intérieure de la conscience qui se situe entre les deux sourcils. Ce centre est le TRIKOUTI, le Troisième Oeil ou Oeil Spirituel (Agnya Chakra). Ce centre peut être activé soit physiquement en pressant les extrémités jointes du pouce et de lindex sur le Trikouti, ou mentalement en inspirant vigoureusement tout en concentrant sa volonté mentale sur le Trikouti. Certains pratiquent les deux exercices en même temps.
Si quelquun ressent une contraction et une concentration dénergie au Trikouti, cela signifie quil sest connecté avec le siège spirituel et que le voyage intérieur peut commencer. Le méditant doit:
- ensuite stabiliser la conscience intérieure au Trikouti (déjà activé) en effectuant des rotations avec les yeux grandement ouverts [Trâtaka]. Il faut faire trois rotations des yeux dans le sens de laiguille dune montre pour ensuite inverser le mouvement. Cette stabilisation de la conscience et du mental est essentielle pour pouvoir maintenir une connexion soutenue avec la dimension spirituelle de notre être et aussi pour éviter que le mental ne se s'envole dans toutes les directions.
- ensuite activer Soushoumnâ [la douce énergie psychique] afin déviter toute dissipation dénergie psychique. Cette activation apporte une harmonisation au niveau du corps psychique et procure immédiatement un sentiment de bien être car il y a une accumulation de lénergie. Cette méthode longtemps garder secrète sappelle le Khechari Moudrâ. Comme son nom lindique, il permet de voyager [chari] à travers lespace psychique [kha]. Selon les tantras, il existe trois canaux psychiques [nâdi] qui partent de la base psychique de la colonne vertébrale et qui terminent leur parcours au centre du cerveau. Idâ, le canal de la pensée, se trouve à gauche; il est symbolisé par la lune. Pingalâ, le canal des émotions et impulsions se trouve à droite; il est représenté par le soleil. Soushoumnâ, le canal de la pure conscience, qui se trouve au centre, est symbolisé par le feu mystique [agni, vahni, jâtavedas]. Idâ et pigalâ sont des canaux qui sentrecroisent et sont donc tortueux [koundali], doù le nom Koundalinî pour indiquer le mouvement serpentin de lénergie. Soushoumnâ est comparable à un ruisseau droit et direct, qui est traversé et entrecoupé par les deux autres. Aussi longtemps que les deux canaux sinueux sont actifs, il y a une grande dissipation dénergie et la conscience est maintenue à un niveau inférieur et illusoire. Léveil spirituel passe par Soushoumnâ, sans l'intervention de la pensée ni de l'émotion. Alors que Koundalini est associée au deux canaux subsidiaires, Chiti ou Chit Shakti, lénergie de la pure conscience, est associée à Soushoumnâ. La manipulation de Koundalini Shakti est considérée comme dangereuse car la pensée et l'émotion sont deux énergies très fougueuses associées au subconscient et à l'inconscient.
Methode: Pour accomplir le Khechari Moudra, il suffit de presser avec lextrémité de la langue la partie molle au fond du palais au-dessus de la langue.
Cette pression, qui est toujours associée à une
respiration profonde et régulière et à lactivité
du Trikouti, aurait un effet bénéfique sur le méditant
car elle permettrait aux glandes du cerveau de sécréter et
injecter
des hormones du bien être et de lharmonie dans le
sang. Ces sécrétions ont apparemment la vertu
de ralentir la sénilité et le vieillissement.
Cest pour cela que le Khechari Moudra est désigné
comme Amritapânam: boire de lélixir
de limmortalité. Ces sécrétions pourraient
également atténuer les flammes ardentes de Pingalâ,
qui nous consument de l'intérieur. Malgré tout cela, Khechari Moudra nest
pas indispensable au méditant car à travers la bonne
posture physique [dynamique et statique], la bonne posture respiratoire, la restreinte
des sens et lactivation du Trikouti, les hormones du bien
être, de léquilibre et de lharmonie sont
automatiquement sécrétées et injectées dans le flux sanguin.
6. Dhâranâ:
Prendre conscience du mental et le prendre en charge. Cest
la bonne posture mentale: diriger une attention unique et non
dissipée (la concentration ou le recueillement)
vers lespace spirituel intérieur en se servant:
(i) dune méthode découte
(la vibration AUM réverbérant au fond de
lespace infini de la conscience intérieure qu'on peut entendre en bouchant
les deux oreilles avec les pouces. En écoutant la
respiration avec les oreilles bouchées, on entend So
en inspirant et Ham en expirant. Ces deux mantras,
Aum et Soham sont incréés, naturels
et universels. On peut également écouter de
la musique douce, des chants, etc. et se relaxer.
(ii)dune méthode dobservation
-soit de la lumière dune bougie, dune lampe
-soit dun objet beau ou de la nature dans le présent
-soit de la respiration qui entre et sort à travers les narines
-soit de lespace indistinct infini de la conscience intérieure.
Le Trikouti doit être perpétuellement
activé pendant la pratique de Dhâranâ.
On appelle cela le Baptême Spirituel.
Méthode
de Dhâranâ [optionelle]
(a) Sâkâra Dhâranâ: Dhrishti- Shrouti Dhâranâ (concentration sur la lumière et le son)
- Maintenant que vous êtes connectés intérieurement avec le monde spirituel au Trikouti, fixez le regard uniquement sur le centre de la flamme (dune bougie ou dune lampe). Inspirez profondément et lentement en tirant la Flamme intérieurement vers le Trikouti qui a été activé.
- Fermez les yeux et imaginez la Flamme brillant paisiblement au Trikouti et concentrez-vous sur la Flamme comme La Lumière de LAme, lEtincelle de La Lumière Infinie de La Conscience Originelle. Gardez la concentration sur la lumière aussi longtemps que possible. Si lempreinte de la lumière disparaît du Trikouti, ramenez la Flamme après lavoir fixé de nouveau. Répétez lexercice autant de fois que vous voulez. (Le Baptême de Lumière/ de feu)
- Si vous le voulez, vous pouvez associer lécoute du son AUM avec lobservation de la lumière. Faites le Chinmoudrâ [posture de méditation en joignant les extrémités du pouce et de lindex] avec les deux mains posées sur les genoux. Après une inspiration très profonde, expirez en chantant à vive voix AUM ou Om avec emphase sur le O Répétez lexercice autant de fois que vous voulez. Concentrez lattention sur le son, qui émerge, sélève et de dissout dans lespace intérieur de la conscience. Sinon vous pouvez vous bouchez les oreilles afin découter les mantras naturels Aum et Soham (Le Baptême de lair/ du souffle de la vie)
- Ressentez lEnergie Lumineuse qui se répand dans la totalité de la conscience intérieure à partir du Trikouti. Vous êtes Energie Lumineuse.
- Stabilisez constamment la conscience
au Trikouti avec les rotations des yeux et pressez
sur le Trikouti pour le réactiver en inspirant vigoureusement.
Cela aide beaucoup à maintenir le contact psychique avec le centre spirituel et à stabiliser le mental.
(b) Nirâkâra Dhâranâ: Lattention sans forme ni image limitée [une méthode plus directe et plus avancée].
Après Kapâlabhâti, laissez
vous fondre dans la Présence, dans lespace indistinct
de la conscience intérieure. Ressentez la Présence
de lEtre comme la paix et le bonheur. Détendez
vous complètement et fusionnez dans cette grande paix.
Il ny a pas lieu de concentrer sur le Trikouti; il faut
se laisser aller sans résistance dans linfinité
de la Présence, qui devient omniprésence. Ici, il
ny a aucune utilité à faire quoi que ce soit
encore moins à imaginer quoi que ce soit. Il suffit
dêtre attentif, détendu, sensitif et de voir
ce qui est, tout simplement. Pour avoir un ancrage dans le présent,
observez attentivement le rythme de la respiration. La Présence existe
uniquement dans le présent.
Avec la pratique de dhâranâ, les exercices préparatoires
sont terminés et on arrive assez aisément à
létat méditatif. Il est important de
souligner quune personne qui a atteint un certain niveau
dans la pratique de Yoga, peut se dispenser de ces exercices de
préparation. La personne fait quelques exercices physiques, prend sa posture assise,
exécutent quelques respirations profondes, fait quelques rotations
des yeux, rétracte ses sens et se connecte directement
avec la conscience intérieure infinie on observant lespace
obscur indistinct [causal] de la conscience. Il na alors quà
se laisser aller dans la méditation en se fusionnant avec
lespace indistinct de lêtre.
Pour en revenir aux deux mantras, Aum et Soham,
il faut savoir quils sont décrits comme incréés
par la pensée de lhomme [apaurousheya]. Ils
existent naturellement chez tous les êtres humains sans
distinctions, peu importe leur foi, leur langue et leur race.
Comme déjà expliqué, il suffit de boucher
les deux oreilles avec les pouces et découter
attentivement à lintérieur. On entendra
un son infini, incréé, qui na ni commencement
ni milieu ni fin, qui ressemble au son Aum. Ce mantra
naturel nest pas une répétition exécutée
par le mental; il est au-delà du mental. Cette voix
intérieure quon entend nest ni celle de la personne
ni celle de personne. Elle est celle de la conscience intérieure. Et que dit cette voix? Observez
le son émis par linspiration et vous entendrez
«So» et celui émis par lexpiration
est «Ham». Selon le Devanâgari, la langue
spirituelle, Soham se traduit comme: «Je
suis Cela». Je suis lEtre: infini comme lespace,
éternel comme le temps, complet comme la totalité,
vide comme le néant, parfait comme rien. Essayez cet exercice et savourez
le bonheur de votre propre être.
Si vous avez bien suivi tous les mécanismes, vous aurez
facilement compris que les exercices préparatoires aident
à ne pas dissiper de lénergie et à
en accumuler à lintérieur de soi-même.
En effet, cest cette accumulant de lénergie
de la conscience qui est définie comme La Religion.
Car cette accumulation, cette réserve dénergie
de la conscience permet dentreprendre le voyage au plus
profond de soi-même afin de sunir avec lEtre
qui y réside. Cette union avec lEtre est définie
comme La Spiritualité. Un homme spirituel appartient à la
terre, à tout le monde, à l'existence. Il oeuvre pour le bien être de tous car
il se voit en tout, partout tout le temps.
LEtre nexiste pas quelque part dans un monde ou dans
une planète quelconque mais bel et bien à lintérieur
de chaque entité de la création. Le corps de chaque
individu est un temple sacré où lEtre habite.
LEtre ne doit jamais être limité à une
idole, une personnalité mythique, mythologique ou mystique.
LEtre est infini, éternel, incréé,
indivisible, complet. Il faut surtout comprendre que lEtre
nest pas une personnalité divine que lon peut
manipuler à travers les rites, les cérémonies,
les incantations et les mortifications. Toutes ces pratiques
sont immatures et sont essentiellement égoïstes. Elles
sont en effet une forme de sorcellerie qui consiste à attirer
une force, à ladoucir et à lenchaîner
afin quelle se met à notre service. Mais lEtre
est au-delà de toute manipulation. Limpérience
de lEtre est rendue possible uniquement grâce à
la méditation qui nous ouvre à une dimension qui
est supérieure au mécanisme du mental avec ses croyances,
ses superstitions, ses concepts, ses fantasmes, ses frayeurs,
ses anxiétés, ses désirs, ses espérances,
ses obsessions, son incertitude, etc.
Tournons à présent notre attention vers létape cruciale de la méditation, qui est traitée dans le prochain chapitre.